lundi 13 février 2012

Farfelu Farfelou...Chapitre 4 - Farfel & Bill Boquet


Résumé
Billy est un petit garçon qui rêve d’être magicien…comme Merlin. Il est la risée de la classe et il perd ses amis, un à un. Il est même puni injustement pour une histoire de chapeau du Maître qu’il aurait fait disparaître. Un matin,....







... il cherche Léopld, un de ses deux chats, dans le bois. C'est là qu'il fait la rencontre de Farfel…Ils deviennent amis sans se voir, grâce au jeu de "Jacques a dit", où chacun doit deviner qui est l’autre grâce à des indices qui les caractérisent. Après sept jours d’amusement, de complicité et de rires, Billy et Farfel se sont apprivoisés…Ils ont écouté parler leur cœur, en appréciant la valeur de leurs différences. Ils se respectent. 
Farfel croise Socrate, un rat élégant avec un gant blanc. Il est différent des rats d’égouts. Il ne participe pas à leurs ragots...
à gauche: Radar-le-Gris / à droite: Socrate
Il démontre à Farfel qu’il ne faut pas mettre tous les rats dans le même sac, donc, … pas tous les loups au même licou, non plus…Cependant, on ne change pas facilement les rats d’égouts. Ils aiment se nourrir des ragots et du malheur des autres. Farfel, Rustic, Léopold, Socrate et les mini Mousses célèbrent le droit à la différence tous ensemble, dans un festival  acrobatique nocturne sous le regard enjoué du vieux chêne, de la grande ourse, de lune et…de la reine blanche…  Une nouvelle ode voit le jour:
L’ode à la différence sous le vieux chêne tortueux, symbole de leur respect.

Rappel : 
Chaque petit paragraphe est ponctué par un texte en rimes.
Si n'apporte rien de plus au fil conducteur de l'histoire, sa formule rythmée renforce tantôt l'émotion, tantôt l'humour ou accentue le côté sarcastique des personnages. 
On n'est pas obligé de passer par eux pour suivre le fil de l'histoire... Chacun est libre de s'y attarder... ou pas



Lien vers préface et autres chapitres: Farfelu-farfelou-tout-un-poeme-pour-un loup


4.               Farfel et Bill Boquet (Billy)

47) Une délicate épreuve attendait Farfel… Se faire apprécier d’un enfant en se montrant tel qu’il était. Peu d’enfants ont envie de se lier d’amitié avec un loup ; ils s’enfuient tous dès le premier instant…
Farfel avait déjà entendu la voix d’un petit garçon qui cueillait des fleurs près du chêne foudroyé, mais il s’était caché pour ne pas l’effrayer. Le petit garçon s’appelait Billy, ou plutôt Bill Boquet. C’était un petit garçon  timide et peureux. Il rêvait d’être magicien et de ce fait, il était souvent ridiculisé par les copains. Dernièrement on l’a accusé d’avoir ôté le chapeau du Maître, alors qu’il n’avait même pas vu qu’il en portait un sur la tête …  "Où as – tu caché le chapeau de mon petiti ? ", lui a   dit le Maître de son œil noir… "Je ne sais pas, moi, où est votre chapeau,  ni ce qu’est votre petiti, d’ailleurs ! Petiti, patati et patata , avait répondu Billy ! Mais…ça ne plut pas au Maître et Billy  fut puni.

Grand M & petit être

Grand « M » et petit être
Majuscule, et puis cinq lettres ;
Petit « i » sous un chapeau,
C’est mon Maître en un seul mot.

« Hurluberlu » hurle le Maître
« Un lustucru m’a pris en traître ! »
Qu’il pointe son nez, se fasse connaître !
Mon chapeau…vient de disparaître ! »

Billy se bile, se ronge la bobine !
Il tremble du nez aux bottines.
Les yeux rivés au bord du banc,
Il bredouille entre les dents :

« Il a peur, le chapeau, Monsieur ;
Peur d’être tiré en minuscule !
Il a une peur bleue, Monsieur…
Qu’on l’apostrophe…et point virgule ! »

« Mettons les points sur les  i »,
Dit grand « M » au petit être ;
« Otez mon chapeau est interdit ! »
Billy a une peur bleue de son Maître !




47) Billy aimait lire, surtout des livres de contes, mais pas ceux où le  loup mangeait la grand – mère du petit chaperon rouge, ou détruisait la maison des trois petits cochons. Ça l’empêchait de dormir et quand, enfin, il y arrivait, il faisait  d’horribles cauchemars où des loups et des monstres venaient le terroriser dans son lit .



Les monstres de papier
                                           (Version courte)

Ils m’épient dans la nuit noire.
Ils sont là ! A l’affut ! Aux abois !
On a tous dans nos placards,
Plus d’un monstre qui aboie !

Ils me guettent dans la nuit noire.
Ils sont à l’affut, les va-nu-pieds !
On a tous dans nos placards,
Plus d’un monstre de papier !

Papier mâché, papier buvard
Papier chiffon, plié, découpé ! 
On a tous dans nos placards
Plus d’un monstre à picoter !

C’est juste une ombre du soir
Qu’on voit filer de mille pieds !
On a tous dans nos placards
Plus d’un monstre à chiffonner !





 


     




Monstres de papier
                                           (Version longue)

Ils sont cachés là, sous mon lit !
Déjà couchés bien avant moi,
Ils épient tous  les cris de la nuit.
Ils sont là ! A l’affût ! Aux abois !

Ils sont cachés dans le placard !
Déjà couchés bien avant moi,
Ils  épient  tous  les gris  du  soir.
 Ils sont là ! A l’affût ! Ils aboient !

Ils sont cachés là, dans le tiroir !
Déjà couchés bien avant moi,
Ils épient mes pas  dans le noir.
Ils sont là ! A l’affût ! Je les vois !

Ils marchent la tête à l’envers
En  faisant le tour du  plafond
L’œil  fermé ou grand-ouvert
J’en devine tout un escadron

Ils me poursuivent n’importe où.
Pourquoi,  n’y a – t’ il  que  moi
A  les  voir  surgir  de  partout ?
Ils sont là ! J’ai peur et j’ai froid !

Hey ! Le monstre, que fais - tu là 
Sous  mon  lit, sous  mes  draps ?
Hors  d’ ici,  va  –  nu  –  pieds !
Tu n’es qu’un monstre de papier !

A chacun  son lit,  ses placards
A chacun ses monstres de papier !
Ce  n’est  qu’une  ombre du  soir 
Qu’on croit voir filer de mille pieds 

On a tous au fond de nos tiroirs,
Plus  d’un  monstre à chiffonner !
Papier  chiffon,  papier  buvard
Papier  carton,  découpé,  picoté !

Il faut beaucoup de courage
Pour  reconnaître  ses  peurs.
Il  en  faut  bien  d’avantage
Pour  chasser l'ombre et l’aboyeur.

48) Billy avait deux petits chats très différents. Le premier, Rustic était un petit chat rouge trouvé dans un panier en osier déposé sur le perron de sa maison, aux Trois Oliviers. Trop content d’avoir trouvé un nouveau compagnon et un gentil chaperon, Rustic ne quittaient guère la maison que pour les grandes occasions…

Le perron du petit chat rouge

Il y a quelque chose qui bouge
Au fond d’un panier en osier
Sur le perron des Trois Oliviers
Sans chaperon, ça c’est louche !

On dirait un petit chat rouge
Apeuré au fond d’un panier
Sur le perron de ma maison
Un petit chat, sans chaperon !

J’ai vu un petit chat rouge
Abandonné dans un panier
Sur le perron des Trois Oliviers
Sans chaperon, ça c’est louche !

J’ai pris le petit chat rouge
Effrayé au fond d’un panier rond
Sur le perron plus rien ne bouge
Le chaton a trouvé son chaperon

Chez moi, il y a un petit chat rouge
Qui dort au chaud dans un panier
Sur le perron du petit chat rouge
Un gentil chaperon l’a chaperonné


49) …Le deuxième, Léopold est un petit chat gris  tigré  qui  pleurait  du matin au soir et du soir au matin. Il ne savait plus quoi faire pour le consoler. Cette nuit – là, Billy avait encore fait des cauchemars et lorsqu’il se réveilla, il  trouva  Rustic au coin du feu, mais pas Léopold. Il s’habilla en vitesse et partit à la recherche de son chat chagrin, dans  le bois.

Léopold, chat chagrin

Léopold a du chagrin,
Il miaule, il miaule !
« Miaou » tous les matins,
Ca me désole, ça me désole !

Léopold a deux chagrins,
Il miaule, il miaule !
Tous les matins, ça revient 
Je le console, je le console !

Léopold a trois chagrins,
Il miaule, il miaule !
« Miaou » pour trois fois rien !
Je le cajole, je le cajole !

Ah ! Si j’étais magicien !
Hop ! Hop ! Hop !  D’un tour de main
J’en ferais, sûr et certain
Un chat pitre qui rit pour rien 
50) Il entendit sa sœur crier au loin, pour lui demander où il allait mais vexé qu’elle le surnomme Bilboquet, il ne lui répondit pas et continua à courir, sans se retourner.

Les sobriquets à la noix de coco.

Si tu t’appelles Clémentine…
Pourquoi dire mandarine ?
Les sobriquets à la noix !
Ça ne casse pas des noix !

Si on t’appelle petite Lilly…
Pourquoi dire piccalilli ?
Les  sobriquets à la noix !
Ça ne casse pas des noix !

Si tu t’appelles Narcisse,
Pourquoi dire tournevis ?
Si ton prénom est Manon,
C’est Manon, pas Hérisson ?

Billy, s’appelle Bill Boquet…
Pourquoi  dire bilboquet ?
Boule de gomme ou bois de réglisse !
Ça ne casse pas le bâton de réglisse !

Si tu trouves ça rigolo, c’est pas rigolo !
Sache qu’un sobriquet, c’est sot !
Les sobriquets à la noix de coco…
Ça ne casse pas les noix de coco !

51) Billy entra dans le bois en appelant Léopold, son chat. Il s’assit au pied d’un arbre en boudant. Il n’aimait vraiment pas que sa sœur l’appelle Bilboquet. Il était à cent lieues d’imaginer qu’un peu plus loin, derrière un vieux chêne tordu, se cachait un loup tremblant de peur à l’idée d’être si près de lui. Un rat élégant passa  par là, en se promenant…

Tant que le loup y est aussi !

Je me promène dans les bois
Tant que le loup y est aussi !
Un petit tour par  ci,  par là !
S’il est par là,  j’y vais aussi !

Je me balade dans les bois !
Tant  que le loup y est aussi !
S’il y a un loup par là !
Je n’aurais pas peur de lui ?

Je me promène dans les bois
Tant que le loup y est aussi ?
S’il était caché par là
J’irais parler avec lui ?

Je me promène dans les bois
Tant que le loup est là
Je veux voir s’il est gentil
Avant d’avoir peur de lui !

52) … et dit à Billy : "Si tu cherches Léopold, ne t’inquiète pas, il est grimpé dans un noisetier en riant comme un fou ! Pourquoi ?… Pour voir si il y avait encore des noisettes, pardi !…  Pas des radis ni des abricots, bien sûr !… Pour qui ? Pour un écureuil, j’imagine ! Qui d’autre peut chercher des noisettes en hiver, par ici ? Il y en a bien qui me cherchent des noises toute l’année ! Je lui ai dit de rentrer chez lui quand il en aurait trouvé !".  Billy, éberlué, se pinça pour savoir s’il n’était pas en train de rêver… Léopold, son chat chagrin cherchait des noisettes en hiver et en plus, il  avait ri !

Ne rongez pas tous les rongeurs

Socrate est un rat pas une rate
Dans sa veste rouge écarlate
Elégant, il m’épate, il m’épate
Ce ne doit pas être un pirate

Socrate est un rat pas une rate
Avec ses gants blancs, sa cravate
Elégant, on le flatte, on le flatte
Serait – ce un rat aristocrate

Socrate est un rat pas une rate
Dans son veston de diplomate
Elégant, ça le gratte, ça le gratte
Mais, ce n’est pas un pirate !

L’élégant rat ganté Socrate
A une morale à ne pas rater ! :
« Ne rongez pas tous les rongeurs !
On n’est pas tous nés à la même heure ! »

N’en voir que le pire
Est la pire des erreurs…
Y a pas que l’empire
Des pirates radoteurs …
Y en a comme Socrate
Qui n’ont d’autre désir
Que d’entendre battre
Les cœurs et s’en réjouir ! »

53) Voyant Farfel, figé par la peur, tremblant et muet contre le vieux chêne, les mini Mousses vinrent le chatouiller pour l’obliger à se manifester. Farfel se mit à rire très fort, dans un réflexe incontrôlé.
Soyez chic, petites arsouilles !

Aie, aie, aie ! Ouille, ouille, ouille !
Soyez chic ! Petites arsouilles
Arrêtez ! Ca me chatouille !
J’en  bégaye, j’en bafouille !

Aie, aie, aie ! Ouille, ouille, ouille !
Y a un hic ! Petites fripouilles
Arrêtez ! Ca me gratouille !
J’en bafaye ! J’en bégouille !

Aie, aie, aie ! Ouille, ouille, ouille !
Soyez chic ! Petites arsouilles
Arrêtez ! Ca me chatouille !
J’en bagaye, j’en béfouille !



54) Billy l’entendit et demanda qui était là. Farfel dit d’une toute petite voix : "Ben, c’est moi !". "Et c’est qui, ça, moi ?" répondit Billy d’un petit air moqueur ! "Hem, hem ! Et si on jouait  à  "Jacques a dit" pour que tu devines qui je suis !". Billy, amusé par  l’idée, fut d’accord.  A tour de rôle, ils dévoilèrent divers objets, divers indices qui les caractérisaient… Farfel commença en faisant rouler deux ou trois noisettes aux pieds de Billy.

Jacques a dit…

1 - Tu es un écureuil… peu ordinaire

Jacques a dit…Va à la cueillette                      Le loup
Mange des poires et des reinettes
Pour passer l’hiver et les tempêtes
Prévois un gros cageot de noisettes….

Je sais qui  mange des noisettes                      Billy
En prévois des tas pour la disette
Je sais qui tu es, de quoi tu as l’air
Tu es un écureuil… peu ordinaire !

Jacques a dit…Tu me fais bon accueil             Le loup
Mais les noisettes font – elles l’écureuil ?
Si Jacques venait à manger des groseilles,
Cela  ferait - il de lui une corneille ?

55) Le deuxième jour, Billy revint à la même heure et Farfel  lui présenta une hotte en osier  pleine de carottes…

2 – Tu es un lapin… peu ordinaire

Jacques a dit mets dans ta hotte
Des  pois verts et des carottes
Tu auras une vue parfaite
Sur ton nez, pas de lunettes

Je sais qui mange des carottes
Qui en ronge et en grignote
Je sais qui tu es, de quoi tu as l’air
Tu es un lapin…peu ordinaire !

Jacques a dit…Poudre de perlimpinpin    
Mais les carottes font – elles le lapin ?
Si Jacques venait à peindre une frite,
Cela ferait -il de lui un Magritte ?


56) Le troisième jour,  Farfel laissa à vue, une corbeille remplie de bananes. Billy savait bien qui était friand de ces fruits ; d’ailleurs, il en mangeait souvent, lui aussi.

3 - Tu es  un singe… peu ordinaire

Jacques a dit…Cueille des bananes
Remplis – en une pleine manne
Pour passer janvier dans ta cabane
Et la mi – août entre deux lianes…

Je sais qui mange des bananes
Qui voyage entre deux  lianes
Je sais qui tu es, de quoi tu as l’air
Tu es un singe… peu ordinaire !

Jacques a dit…Tu m’  en vois ravi,            
Mais les bananes font – elles le ouistiti ?
Si Jacques venait à manger un vermisseau,
Cela ferait – il de lui  un corbeau ?


57) Le quatrième jour, Billy retourna dans le bois, au même endroit que la veille, avec une baguette et un chapeau de magicien. De son côté, Farfel avait préparé son loup à plumes  et sa veste à carreaux…

Un costume taillé sur mesure

Jacques a voulu me donner fière allure
Il m’a taillé un costume sur mesure
Un veston à carreaux digne d’arlequin
Etre différent fait – il de moi, un vaurien ?

Jacques m’a dessiné un petit cœur pur
En disant, p’tit loup à  plumes, je te le jure
Ta différence aura toujours fière allure
Dans ton beau costume taillé sur mesure !

Mais Jacques m’a donné la vie dure
Sait – il seulement ce que  j’endure
Ma différence a – t’elle donc, si fière allure
Dans ce  costume taillé sur ma démesure ?


58)  Billy  aimait jouer au magicien, avec son chapeau haut – de forme noir et sa baguette magique. Parfois il se prenait pour Merlin et ses copains de classe se moquaient de lui, si bien qu’il n’avait plus réellement d’amis. Il montra à Farfel quelques  uns de ses tours.

 Jacques a dit…Va voir Merlin

Jacques a dit…Va voir Merlin                       Billy
Comme lui sois bon magicien
Fais sortir un, deux, dix  lapins
De ton chapeau noir en satin

Seulement Jacques a oublié
De  dire à tous mes copains
Que vouloir être un magicien
Ne faisait pas de moi, un pantin !

Et pour le chapeau du Maître
Qui avait subitement disparu !
Si Jacques voulait le remettre
Pourquoi n’a – t’il pas réapparu ?

Si Jacques ne dit pas tout
Veut – il que je sois puni ?
Si Jacques ne dit pas tout
Est – ce que c’est un Ami ?

59) En jouant à Jacques a dit, Farfel essayait à sa manière de mettre Billy sur la voie…du loup. Il savait qu’il devrait bientôt se montrer à lui. La peur de lui faire peur et de perdre son nouvel ami, lui était insoutenable.

Petit loup, Jacques ne dit pas tout 
Le loup

                 Petit loup, Jacques ne dit pas tout                 
Il ne dit que ce qu’il veut bien dire
Le reste, c’est à toi de le découvrir
Petit à petit et à petits pas de loup !

Petit loup, Jacques ne dit pas tout
En tout cas, pas tout d’un coup
Dans quelques rendez – vous
Il est possible qu’il avoue tout !

Petit loup, Jacques ne dit pas tout
Ça ne fait pas de lui, un loup  garou
Jacques est joueur, il préfère se taire
Faire peur n’est pas du genre à lui plaire !

60) Le cinquième jour Farfel attendit toute la journée, toute la soirée et une partie de la nuit, mais Billy ne vint pas. Les mini Mousses vinrent finalement le consoler avec leurs acrobaties, leur entrain, leur bonne humeur mais rien n’y fit. Farfel se découvrait un ami et son absence le faisait souffrir.

Si on roule, on n’amasse pas mousse

Nous revoici , nous revoilou ! Lalaïtou !
Allez ! Hop ! Debout mon Farfelou, hou !
Nous, les mini Mousses à drôles de frimousses
Si on roule, on virevolte, on n’amasse pas mousse !

Nous revoici, nous revoilou ! Lalaïtou !
Allez ! Hop ! On se secoue et puis c’est tout !
Avec nous, les Miss souris à drôles de frimousses
Si tu roules, tu virevoltes, tu n’amasses pas mousse !

Nous revoici, nous revoilou ! Lalaïtou !
Allez ! Hop !  Viens jouer avec nous, hou !
Pour nous les mimi petites souris  à la rescousse
Un loup qui roule, virevolte, n’amasse pas mousse !

61) Le sixième  jour, Billy vint plus tôt et dit à Farfel : "Je n’ai pas pu venir hier ! J’étais puni   pour une  histoire de vol de chapeau que mon maître à retrouvé dans mon banc, à l’école. Je ne sais pas comment il est arrivé là, je n’ai rien compris…Les autres disent que c’est de ma faute, que le magicien c’est moi, pas eux ! Je n’ai rien fait et me suis tu! Qui m’aurait cru ?
Et puis j’ai une peur bleue de mon maître !" Ajouta – t’il, un ton plus bas comme s’il avait peur d’être entendu.

Une peur bleue

Mon maître a de grands yeux noirs !
« Mon enfant, c’est pour mieux te voir !
Ho – Hisse !  Hisse et ho ! Ouvrez l’oeil matelot ! »
M’a – t’il dit en ôtant son chapeau !

Mon maître a de grandes oreilles !
« Pour t’entendre faire la sourde - oreille !
Ho – Hisse ! Hisse et ho ! Oyez matelot ! »
M’a – t’il dit en me toisant de haut !

Mon maître a de grandes dents !
« C’est pour mieux te croquer, mon enfant !
Ho – Hisse ! Hisse et ho ! Croquez matelot ! »
M’a – t’il dit en tirant un trait sur le tableau !

Mon maître, voulait – il me tirer en portrait ?
Chapeau ! Voilà que vous vous mettez à pleurer
Ho – hisse ! Hisse et ho ! Réveillez-vous matelot ! »
M’a – t’il dit en tirant un trait sur son chapeau !

Mon maître a de grandes mains blanches !
Billy n’écoutait plus mais ça n’a rien d’étrange
Son esprit avait disparu au loin en  mêlant
La peur bleue de son maître et celle de Croc – blanc !

62)  Et toi, Tu as peur de quoi ? Demande – t’ il à Farfel… Il répondit, d’une voix triste : "Moi ! J’ai peur de tout et de rien, mais j’ai surtout une peur bleue… de te faire peur !". Billy lui demanda pourquoi, diable avait – il cette peur bleue – là et Farfel répondit :"Parce que j’ai de laides mains toutes crochues, un nez chiffonné, des oreilles mal ourlées, de longs pieds biscornus… ! J’ai peur que, demain, tu n’aimes pas ce que tu vois !  Peur que tu me rejettes!".

Même pas peur, pom  pom  pidou !

Montre – moi tes mains crochues
Doigts et paumes, pom pom pom!
Montre – moi tes   pieds tordus
Talons, pointes, pom pom pidou !
Tu serais même né kangourou
Je n’aurais pas peur du tout !

Rien de tout ça ne me fait peur
Ni tes grands pieds, ni tes deux mains
Alors pourquoi trembler avant l’heure
Où je te verrai tout entier, demain !
Tu serais même né marabout
Je n’aurais pas peur de toi, pom, pom, pidou !

Montre – moi tes oreilles pointues
Même pas peur, pom pom pom !
Montre – moi tes moustaches touffues
Même pas peur, pom pom pidou !
Tu serais même né caribou
Je n’aurais pas peur du tout !

Rien de tout ça ne peut m’effrayer
De la pointe de tes oreilles à celle de tes pieds
Alors pourquoi trembles- tu avant l’heure
Je connais déjà  la grandeur de ton cœur !
Tu serais même né…loup garou
Je n’aurais pas peur de toi, pom, pom, pidou 
63)  Le septième jour, avant l’arrivée de Billy, Farfel alla cueillir le plus beau des boutons d’or et le déposa délicatement dans une petite boîte rouge en carton. Il la posa  où son ami Billy avait pris l’habitude de s’assoir depuis une semaine pour jouer à Jacques a dit avec lui. A la tombée du jour, alors que Billy allait arriver, la pleine lune, plus claire faisait aussi son apparition et elle murmura : "C’est bien, tu n’as pas oublié ce que je t’ai dit à propos des boutons d’or ! Aie confiance !"

Un bouton d’or, c’est trois fois rien

Un bouton d’or, c’est trois fois rien
C’est une petite fleur tout – terrains 
Mais celle qui dort au fond de toi
Est un trésor pour celui qui l’aperçoit !

Un bouton d’or, c’est trois fois rien
C’est une petite fleur sans écrin
Mais celle qui s’éveille en toi
Est un trésor pour celui qui la voit !

Un bouton d’or, c’est trois fois rien
Trois fois rien et pourtant, tout, à la fois
Celle qui  fleurit au cœur de ton jardin
Est un trésor pour celui qui la reçoit !

64) Billy arriva en courant et il s’assit face au vieux chêne tordu. Farfel, caché derrière son arbre lui dit : "Regarde d’abord dans la petite boîte rouge en carton pâte qui est à côté de toi et dis – moi ce que tu y vois !".

La jolie petite boîte en carton pâte

Qu’est- ce qu’il y a dans la petite boîte 
La jolie petite boîte rouge en carton pâte
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept
Peut – être une jolie petite violette

Qu’est – ce qu’il y a dans la petite boîte
La jolie petite boîte rouge en carton pâte
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, c’est assez
Peut – être une gentille petite pensée

Qu’est- ce qu’il y a dans la petite boîte 
La jolie petite boîte rouge en carton pâte
Un, deux, trois, quatre, cinq, si c’est un trésor
Ça ne peut – être qu’un … bouton d’or
65) Billy souleva  légèrement le couvercle et dit : "Oh ! Un bouton d’or ! Mais où l’as – tu donc trouvé ! Je n’en connais aucun  qui pousse en hiver, ici !".  
"Celui que je t’offre est particulier ! dit Farfel, il contient  toutes mes différences !". Puis Farfel sortit lentement de derrière son arbre et se tint debout, suffisamment près pour que Billy le voit bien et suffisamment loin pour ne pas l’effrayer. Billy vit alors que son ami était un loup, soit ! Mais un loup … peu ordinaire. Farfel était à moitié heureux, Billy ne s’était pas enfui en le voyant.

Il est différent ! Et alors ! Et alors !

Farfelu, Farfelou est un ami en or
Il est différent ! Et alors ! Et alors !
S’il est végétarien et  il en a tout l’air…
Qu’est – ce que ça peut bien faire ?

Farfelu, Farfelou est un ami en or
Il est différent ! Et alors ! Et alors !
S’il est peureux  et  il en a tout l’air…
Qu’est – ce que ça peut bien faire ?

Farfelu, Farfelou est un ami en or
Il est différent ! Et alors ! Et alors !
S’il est farfelu et il en a tout l’air
Qu’est – ce que ça peut bien faire ?

Farfelu, Farfelou est un ami en or
C’est un loup ! Et alors ! Et alors !
C’est mon ami, il en a tout l’air
Qu’est - ce ça peut donc bien faire ?

66) Farlel demanda à Billy d’une voix grave et triste : "Et maintenant que tu as vu Farfel, Farfelu Farfelou,  veux – tu toujours être son ami ?". Billy fouilla dans le fond de la poche de son blouson, il en sortit une pièce d’or qu’il posa par terre à côté de la petite boîte rouge, entre Farfel et lui, et il dit : "Et maintenant que je suis riche de tes différences et de ton bouton d’or, crois – tu que ceci ait encore de la valeur à mes yeux, ce n’est qu’une petite  pièce d’or… !" … Farfel sentait le bonheur l’envahir, non seulement Billy ne s’était toujours pas enfui mais à ses yeux, le bouton d’or valait bien plus qu’une pièce d’or.

Entre une pièce et un bouton d’or

Si tu avais un grand coffre fort
Pour y déposer ton plus cher trésor
Entre une pièce et un bouton  d’or
Dis – moi  ce que tu choisirais, alors ?

Si tu avais un grand coffre fort
Pour y déposer ton plus cher trésor,
Verrais – tu la différence, alors,
Entre une pièce et un bouton  d’or ?

Si tu avais un grand coffre fort
Pour y déposer ton plus cher trésor,
Y poserais – tu plutôt le bouton d’or ?
Un ami vaut - il plus que des écus d’or ?

Si tu avais un grand coffre fort
Pour y déposer ton plus cher trésor,
Y poserais – tu plutôt la pièce d’or ?
Vaut - elle plus qu’un ami, alors ?

Quand on  a un grand coffre fort
Et qu’on hésite sur son plus cher trésor,
Entre une pièce et un bouton d’or
C’est qu’on n’a pas vu la différence, alors ?

67) C’est à ce moment – là qu’un rat gris, aigri, tout rabougri pointa le bout de son nez racrapoté. Vif, comme l’éclair, il s’empara de la pièce d’or en hurlant : "Tu l’as dit, bouffi ! Surtout prend bien soin de ton ami, de ton bouton d’or, de ton alligator à la toison d’or, de ton je – ne – sais – quoi d’or !   Moi, par Belzébuth et Belphégor  je vais plutôt me charger, de ton  bel écu d’or !" . Puis il disparu emportant avec lui le fameux écu, laissant Farfel et Billy à leur joyeux éclats de  rire, entre amis complices.

Tu l’as dit, bouffi ! Tu l’as dit !     
(Vu par le rat aigri tout rabougri)

Tu l’as dit, bouffi ! Tu l’as dit !
Prends soin de ton bouton d’or
Occupe – toi bien de ton ami
De ton « Je-ne-sais-quoi » d’or !

Tu l’as dit, bouffi ! Tu l’as dit !
Par Belzébuth et Belphégor
Occupe – toi bien de ton ami
Moi, je me charge de l’écu d’or !

Tu l’as dit, bouffi ! Tu l’as dit !
Moi je n’ai pas besoin d’un ami
Par Belphégor, ton écu me suffit
Je vais prendre bien soin de lui !

68) Sous la pleine lune fière, Socrate, le rat au gant blanc, Léopold, le chat chagrin, Rustic  le petit chat rouge (… Qui avait, sans aucun doute, trouvé l’occasion suffisamment importante pour daigner quitter la maison…)  et les mini – Mousses firent la fête une grande partie de la nuit pour savourer la victoire  de la  différence,  sa richesse et ses droits. Ensemble ils en firent l’éloge en musique,  dans une ode à la différence, sachant que chaque jour, tout est à refaire.

Au diable nos différences

Qui a dit que les souris ne dansaient
Que quand les chats étaient partis
Par ici, rien n’est tout rose, ni parfait
Mais le chat danse avec les  souris !

Qui sait qu’ici les souris dansent aussi
Quand Socrate et Rustic sont là aussi !
Par ici, rien n’est tout rose, ni tout gris
Le rat et le chat dansent avec les souris !

Qui a dit que les souris ne dansent
Que quand le chat est en partance !
Par ici, tout est simple, fort et intense,
On danse et au diable nos différences !

69) Soudain, Socrate cru voir un ange filer dans le ciel avec… une canne blanche,  comme une étoile filante. "Nom d’un trou de gruyère mal râpé ! S’écria–t-il le nez en l’air et… l’air tout excité. Vous ne devinerez jamais  ce que je viens de voir filer au – dessus de mon nez ! Je n’en crois pas mes yeux ! Ajouta – t’il. Les mini – Mousses lui  répondirent "Rien ne sert de te frotter les yeux ainsi, ce n’est pas grâce à tes yeux que tu l’as vue, frotte plutôt ton grand cœur de Socrate ! A votre bon cœur, les amis, Socrate l’a vue !"  Puis elles se remirent à rire à gorge déployée et à festoyer en  chantant : "Socrate a vu la reine blanche ! Y a que les sans – cœur de pirates que ça dérange… Mais pas nous les petits cœurs grenadine à l’orange ! Voir avec ces yeux là, ça nous arrange ! Nous, petits cœurs diabolo menthe, voir avec ces yeux là ça nous enchante ! »

Y a que les pirates que ça dérange

Socrate a vu la reine blanche
Y a que les sots rats que ça dérange
Socrate a vu  la canne blanche
Avec celle du dimanche, tout change

Socrate a vu la reine blanche
Y a que les pires rats que ça dérange
Socrate a pris la canne blanche
Avec elle, tout ce voit, tout change

Socrate a vu la reine blanche
Y a que les pirates que ça dérange
Socrate voit  avec  la canne blanche
Avec elle, tout s’éclaire, tout s’arrange

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